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Découverte authentique de la vie dans un bidonville de Lima

San Juan de Lurigancho : Là où la richesse humaine transcende la pauvreté á Lima


Dans les méandres poussiéreux de San Juan de Lurigancho, le plus grand bidonville de Lima, les contrastes saisissants de la vie se révèlent à chaque coin de rue. Ce jour-là, après une matinée passée à animer des activités pour les enfants du quartier, Ysela et moi étions fatigués mais heureux. Les rires des petits avaient égayé les ruelles grises et, comme souvent, nous étions animés par une énergie difficile à expliquer, celle de savoir que l’on fait une différence, même infime.


C’est alors qu’une femme s’approcha de nous, timidement. Elle portait un vieux châle sur ses épaules et ses chaussures semblaient avoir traversé mille chemins. Son allure modeste était marquée par une dignité désarmante. Elle nous regarda et, dans un murmure hésitant, nous proposa de venir déjeuner chez elle. « Ce n’est pas grand-chose », dit-elle, « mais c’est avec plaisir. »


Nous acceptâmes.



Une maison en taule au bidonville de San Juan de Lurigancho à Lima au Pérou

Une maison faite de bois et d’humanité dans une capitale unique de Lima


Nous avons suivi cette femme à travers un labyrinthe de ruelles jusqu’à sa maison, si on peut l’appeler ainsi. Une construction précaire, faite de palettes, de planches en bois, et de tôle ondulée. À l’intérieur, il n’y avait pas de meubles sophistiqués, seulement quelques caisses en plastique servant de sièges, une table branlante, et un sol en terre battue. Mais il y avait quelque chose de plus précieux que tout : une chaleur humaine palpable.


Elle alluma un feu à même le sol, dans un coin de la pièce. Le bois crépitait doucement tandis qu’elle commençait à préparer un plat. L’odeur épicée et fumée qui s’échappait m’était inconnue mais incroyablement appétissante. Elle préparait un lomo saltado, m’expliqua-t-elle, un plat emblématique du Pérou.



Le goût de l’authentique


Le lomo saltado est une véritable symphonie culinaire. Ce mélange improbable de saveurs chinoises et péruviennes, issu de l’histoire métissée du pays, est un plat sauté où se rencontrent des morceaux de bœuf tendre, des oignons rouges caramélisés, des tomates juteuses, et des frites dorées, le tout relevé par une pointe de sauce soja et de vinaigre. Pendant qu’elle cuisinait, elle m’expliquait que c’était un repas spécial, qu’elle ne préparait que rarement car la viande et les épices coûtaient cher.


Quand elle nous servit, j’étais ému. Non par le plat en lui-même, mais par ce qu’il représentait. Elle nous offrait ce qu’elle avait de meilleur, peut-être au détriment de son propre repas. Chaque bouchée était une explosion de saveurs : la douceur de l’oignon, la tendreté de la viande, et cette harmonie unique entre tradition et modernité. Mais au-delà du goût, c’était le geste qui m’avait touché. Ce moment transcendait la pauvreté matérielle ; il était rempli de richesse humaine et de générosité.



La richesse des rencontres humaines


Pendant le repas, nous avons parlé. Elle me racontait sa vie, ses luttes pour nourrir ses enfants, ses rêves qu’elle savait impossibles. Et puis, à un moment donné, je mentionnai la Tour Eiffel. Ses yeux s’écarquillèrent. Elle ne savait pas ce que c’était. Avec enthousiasme, je lui décrivis Paris, ses monuments, ses lumières. Je lui dis que si un jour elle venait en France, je l’accueillerais chez moi. Elle sourit doucement, un sourire à la fois reconnaissant et empreint de la conscience que cela ne resterait qu’un rêve.


Mais ce fut elle qui m’apprit quelque chose ce jour-là. Elle m’a montré que la véritable richesse ne réside pas dans ce que l’on possède, mais dans ce que l’on partage. Elle m’a fait comprendre que les rencontres humaines, aussi simples soient-elles, sont d’une profondeur et d’une beauté infinies. Cette femme, avec son feu au sol et son lomo saltado, m’a offert bien plus qu’un repas : elle m’a offert une leçon de vie.



Une nouvelle graine plantée


En quittant sa maison, je sentais quelque chose de changé en moi. Ce moment, cette rencontre, avait semé une nouvelle graine dans mon esprit. C’est là que j’ai compris ce que je voulais transmettre à travers Graine de Voyageur. Je ne voulais pas juste organiser des voyages ; je voulais offrir des expériences authentiques, des rencontres vraies, celles qui touchent l’âme et restent gravées à jamais.


Parce qu’au fond, voyager ce n’est pas seulement découvrir des paysages, c’est aussi rencontrer des gens qui vous montrent une autre manière de voir le monde.


Et cette graine, plantée ce jour-là dans les bidonvilles de Lima, continue de grandir. 🌱

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